Water Haller: Combien faudra-t-il de catastrophes naturelles avant que des mesures soient prises ? L’action contre le changement climatique semble être « en panne »
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Malheureusement, cette blague n’est pas de très bon goût. On aurait pu penser que l’inondation au Saguenay ou à Calgary, ou encore celle du Saint-Laurent à Ottawa, ou peut-être les incendies à répétition dans l’Okanagan auraient suffi à déclencher une action plus importante sur les changements climatiques, mais le monde semble encore réagir avec une extrême lenteur, malgré la fonte rapide des glaciers. Cette dernière année, les Canadiennes et Canadiens ont subi l’effet des îlots de chaleur, de la sécheresse et, pire encore, d’épouvantables incendies, avant que le déluge s’abatte sur la Colombie-Britannique, puis sur la côte Atlantique.
Il s’est maintenant écoulé 4 ans depuis ma visite à Regina, à l’automne 2017, pour assister à la Table ronde nationale sur les risques d’inondation. Deux cents personnes, provenant de chaque ministère fédéral et province, se sont réunies avec des représentants des Premières Nations et du milieu universitaire, et deux d’entre nous du secteur municipal. La discussion sur la différence entre l’inondation fluviale (due aux rivières) et pluviale (due aux précipitations) m'a plu. L’urgence de la rencontre répondait au besoin de terminer la cartographie nationale des plaines inondables et de revoir les programmes d’assurances inondation et d’intervention d’urgence en cas de catastrophe. Mais nous avons également abordé la nécessité de nous concentrer sur la préparation aux inondations de zones urbaines ou de plaines non inondables pour affronter ces tempêtes qui ne se produisent qu’une fois tous les cent ans, et qui semblent survenir tous les deux ans comme ces nouvelles «?rivières atmosphériques?» qui se déversent sur les zones urbaines. Dans quelle mesure nos villes et municipalités sont-elles préparées à affronter ces déluges??
Après la Table ronde de Regina, une instance consultative a été créée et des groupes de travail ont été chargés d’aborder la cartographie des zones inondables et les aspects d’assurance. Mais avec le départ du ministre Ralph Goodale de la Sécurité publique, il semble que nous ayons aussi perdu l’élan pour ces projets. Rien n’a toutefois vraiment démarré à l’échelle nationale sur la préparation en cas de crues pluviales.
Depuis plus de deux ans maintenant, nous discutons des grands atouts potentiels de la création de l’Agence canadienne de l’eau pour l’élaboration d’une stratégie nationale visant la protection des sources d’eau devant l’imminence d’une crise climatique mondiale. Pourtant, cette initiative parait bloquée entre deux élections par divers arguments qui circulent à propos des compétences ou du besoin de l’améliorer avant de la démarrer. L’ACEPU continue de faire pression pour une meilleure coordination nationale sur les enjeux de l’eau au Canada. Plus récemment, nous avons demandé la nomination d’un secrétaire parlementaire pour traiter tout ce qui concerne l’eau à l’échelle fédérale. Nous espérons que le défenseur de l’eau désigné pourra faire avancer une telle stratégie nationale. Non seulement pour la protection des sources, mais aussi en réponse aux risques d’inondation et de sécheresse
Qu’en est-il des sécheresses?? Cette «?autre?» manifestation de climat extrême ne semble pas avoir fait l’objet de bien des discussions et programmes. La condition de chaleur et de sécheresse extrême dans les Prairies cet été a rendu évident le besoin d’améliorer notre préparation à cette catastrophe climatique. En cas d’inondation, nous faisons tout en notre pouvoir pour faire «?sortir?» l’eau de la zone. Mais en cas de sécheresse, il est presque impossible d’obtenir des autorisations pour déplacer de l’eau vers la zone touchée. Apparemment, il existe des programmes de financement pour faire face aux inondations, mais rien n’est prévu en cas de sécheresse. Encore une fois, nous devons reprendre les discussions sur la préparation en réponse à TOUTE forme de climat extrême, et nous assurer que tous les aspects, y compris la sécheresse, sont abordés.
Avec la nomination de nouveaux ministres à l’Environnement et Changement climatique et aux Ressources naturelles, nous espérons assister à des progrès vers la création de l’Agence canadienne de l’eau, l’évaluation nationale des infrastructures, ainsi qu’à un regain d’intérêt pour la préparation sur les risques d’inondation, et de sécheresse.
Présence effective, EN PERSONNE, à une conférence
Je veux juste remercier la WEAO (Water Environment Association of Ontario) pour la tenue d’une véritable conférence, en «?présentiel?», ce mois-ci à London. Je ne saurais dire à quel point il était agréable de rencontrer des collègues en personne. L’événement n’avait peut-être pas l'ampleur habituelle, mais c’était un début. Nous espérons pouvoir nous réunir à nouveau l’an prochain.
À cette même conférence de la WEAO, j’ai finalement pu rencontrer Indra Maharjan pour la première foi, du moins en personne. Indra est un dirigeant incontesté de l’innovation et des changements climatiques relatifs à l’eau et un formidable contributeur à notre comité sur les changements climatiques. Indra vient tout juste d’être récompensé du prix attribué aux «?Canada’s Top 25 Immigrants?». Je suis fier de travailler avec vous, Indra, et je vous remercie au nom de l’ACEPU pour vos remarquables contributions au secteur de l’eau au Canada.