Peter Boag
Président-directeur général, Association canadienne des carburants
Mars 2019
Le rôle et le pouvoir de choix des consommateurs dans la réduction des émissions de GES est l’un des thèmes clés de notre rapport annuel qui vient tout juste d’être publié :
Perspectives - Le consommateur au cœur du système. C’est un thème que j’ai soulevé à plusieurs reprises au cours des deux dernières années, pour de bonnes raisons. L’optique du consommateur donne un aperçu des possibilités importantes en vue de réduire les émissions du secteur des transports en améliorant l’efficacité énergétique et le rendement en matière d’émissions des véhicules.
Ces possibilités ont été confirmées et renforcées par le rapport de l’US EPA de 2018 sur les tendances dans l’industrie automobile (
2018 Automotive Trends Report) qui est arrivé sur mon bureau ce mois-ci. Le rapport examine les émissions de GES, l’économie de carburant, les données technologiques et le rendement des constructeurs automobiles en ce qui a trait au respect des normes américaines sur les émissions de GES (des normes semblables s’appliquent au Canada). Il s’agit d’un examen exhaustif de données remontant jusqu’en 1975 et comprenant des données estimatives issues du monde réel. Cela est important parce que le rapport saisit un plus large éventail de conditions d’exploitation qu’un conducteur moyen rencontrerait, au-delà de l’examen des données de conformité strictes provenant des tests en laboratoire obligatoires.
L’analyse conclut que les émissions estimées de CO2 des nouveaux véhicules et les émissions réelles de CO2 sont à un niveau record, et que la consommation de carburant est à un niveau exceptionnellement bas.
Entre 2004 et 2017, les émissions de CO2 ont diminué de 23 % et l’économie de carburant a augmenté de 29 %. Au cours de 11 des 13 dernières années, de nouveaux records ont été établis en matière d’émissions et d’économie de carburant. Les analyses préliminaires des données de 2018 montrent que l’amélioration du rendement en matière d’émissions et d’économie de carburant devrait se poursuivre, voire s’accélérer.
Le rapport considère les cinq dernières années comme une période au cours de laquelle les constructeurs ont réalisé des améliorations considérables en matière d’économie de carburant et de réduction des émissions de CO2. On note également que tous les types de véhicules - VUS, fourgonnettes, camionnettes et berlines - ont atteint ou presque un niveau record d’émissions de CO2et une économie de carburant élevée.
Depuis 2004, la technologie a permis d’accroître l’économie de carburant et de réduire les émissions, même si la puissance des véhicules a augmenté et que leur poids est resté stable. Les consommateurs ne sont plus tenus de renoncer aux attributs de performance qu’ils apprécient afin d’obtenir des améliorations en matière d’économie de carburant et d’émissions.
Les constructeurs automobiles adoptent un large éventail de technologies de pointe pour atteindre ces résultats gagnant-gagnant. Les technologies d’économie de carburant comprennent le turbocompresseur, le moteur à essence à injection directe (GDI), la désactivation des cylindres et les systèmes d’arrêt et de démarrage. Les boîtes de vitesses à sept rapports ou plus et les transmissions à variation continue (CVT) transfèrent plus efficacement la puissance aux roues et permettent un fonctionnement plus efficace du moteur. Eh oui, les véhicules hybrides, les véhicules électriques et les véhicules à pile à combustible (VPC), bien qu’ils ne constituent encore qu’une petite partie du parc automobile, représentent une part croissante de l’éventail technologique.
Les consommateurs peuvent aujourd’hui choisir parmi une gamme impressionnante de véhicules à la fine pointe de la technologie et écoénergétiques qui leur permettent de contribuer personnellement à la réduction des émissions. Ils peuvent maintenant le faire sans compromettre leurs préférences quant au type de véhicule ou leurs attentes en matière de rendement. Et, bien sûr, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la réduction des émissions permettent également d’économiser de l’argent à la pompe – des économies qui peuvent aider à compenser le coût d’acquisition d’un nouveau véhicule.
Je vous encourage à lire l’édition 2019 de Perspectives pour en apprendre davantage sur le rôle des consommateurs dans l’avenir énergétique du secteur des transports. La publication comprend
Survivre et prospérer, un article de Dennis DesRosiers sur l’impact de la qualité des véhicules sur la réduction des émissions ;
Réorientation des politiques – accent sur les consommateurs, un article qui examine le comportement des consommateurs et l’élaboration des politiques, avec des commentaires du Rotman School of Management et du Behavioural Economics in action at Rotman (BEAR) de l’Université de Toronto, du Conference Board du Canada et j’en passe.